La principale obédience maçonnique française a retiré, lundi, un texte qui accusait le Conseil représentatif des institutions juives de France de favoriser l’antisémitisme. […]
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Un membre de l’une des 1 360 loges de cette obédience – la loge parisienne « Maximilien l’Incorruptible », qui totalise 53 000 membres – a en effet rédigé en juin dernier […] une courte note d’orientation destinée à être soumise au vote de l’assemblée générale […].
Ce texte demandait tout simplement aux responsables du Grand Orient de « ne plus participer aux différents événements organisés par le Conseil représentatif des institutions juives de France ». Motif […] : le « suivisme » du CRIF, selon le rédacteur du vœu, de la « politique d’Israël », qualifiée de « politique de l’extrême droite religieuse ». Le texte dénonçant au passage « le grignotage par Israël des territoires palestiniens ». Ce qui conduirait à une « montée de l’antisémitisme ».
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« Je suis passé de la colère, puis de la stupéfaction à l’incompréhension », explique Francis Kalifat, le président du CRIF. « […] Certes, j’ai aussitôt reconnu la prose mélenchonienne qui n’hésite pas, c’est un comble, à rendre le CRIF responsable de l’antisémitisme »
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Le 26 août, explique […] le Grand Orient par communiqué, la commission régionale saisie de ce texte a « légitimement décidé de le retirer » pour deux raisons. La première tient à la forme : « ce vœu, indique la même source, n’a jamais été présenté au congrès de la région de rattachement de cette loge (Région Paris 3) et il n’aurait pas dû être transmis pour analyse au Convent ». La seconde concerne le fond : « comment, indique ce même communiqué, peut-on imaginer que des francs-maçons du Grand Orient de France puissent être antisémites ? L’antimaçonnisme et l’antisémitisme sont deux formes de haines, souvent jointes dans l’obsession du complot judéo-maçonnique, et le sang de nos ancêtres juifs et francs-maçons n’a que trop coulé dans l’histoire ».
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[…] Le Grand Orient est progressiste. Il a des loges en Israël. […]
Mais [Francis Kalifat] se montre très inquiet car une « telle polémique ne se serait jamais produite » il y a quelques années : « la société française est perméable à la diffusion d’un nouvel antisémitisme, observe Francis Kalifat, qui n’est pas suffisamment combattu et traité : la haine d’Israël. S’il est légitime de critiquer la politique israélienne […], cela ne peut pas conduire à la délégitimation de l’existence de l’État d’Israël. Or, c’est précisément ce que vise ce nouvel antisémitisme. Sous ce masque, il travaille à la fin d’Israël. Il est donc urgent en France de passer de franchir un pas indispensable. L’Assemblée nationale française doit voter la résolution présentée par l’IHRA (International Holocaust Remembrance Alliance) qui inclut, dans la définition de l’antisémitisme, la haine d’Israël ».
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